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La Porte

Non il ne s’agit pas ici de rugby mais de la porte qui donne accès ou qui le refuse.

Après une description succincte de l’usage de ce mot, je remonterai vers l’histoire de la porte un peu d’histoire, avant d’ouvrir et d’élargir le sujet pour finalement le refermer.

Aujourd’hui on claque la porte, on la prend, on met à la porte, on reste devant la porte impatient d’être accepté ou promu, on slalome entre les portes, on ouvre grand les portes à un favori, on passe en coup de vent, on ferme la porte, on l’ouvre, on l’entrebâille, on la verrouille, on tient la porte à Madame, on la ferme au nez de l’intrus, on la surveille, on la garde, on la blinde…

Dans la plupart des utilisations contemporaines, la porte à une signification de repli, de protection, de refus, de fermeture. Sans doute un reflet des craintes, du jour, du rejet de l’autre.

 

 

A l’origine,  la porte avait une fonction et une signification bien différente

Le mot porte est issu du mot latin "porta" qui décrit une ouverture dans un mur d’enceinte, donnant accès à la ville. On est aussi proche du mot port qui lui vient du mot portus, et qui signifie passage.

Les murs sont là pour protéger, les portes servent à les traverser. Elles sont destinées à rester ouvertes, sauf en cas de risque, de guerre, ou plus simplement la nuit, propice aux incursions.

petite récréation  tirée d’un Donat (grammaire du Moyen-Âge):

Anciennement lorsqu’on faisoit le dessein & l’alignement des murs d’une ville, ce qui se faisoit avec observation des cérémonies religieuses, celui qui tenoit le manchereau de la charrue tirée par un taureau & une vache, dont le soc alloit marquant d’une raie le lieu & le contour de la muraille future ; quand il étoit arrivé aux endroits où les portes de la ville devoient être faites, il portoit à force de bras le soc suspendu & en l’air, afin que la terre ne fût ouverte nulle part, ni rayée ni renversée par-dessus.

 

les portes sont ainsi devenues synonymes de passage: de nombreux lieux, villages, goulets sont ainsi nommés portes (porte de Savoie, Les Portes en Ré, plusieurs col de Porte  (Jura, Bugey, Chartreuse) Portes les Valences etc. Ce sont en général des lieux qui permettent de passer d’un territoire à un autre tout en permettant un contrôle de ces passages.

En mer, on parle des portes Océanes que sont les détroits (Malacca, Gibraltar) accès et passages entre mers et océans. Là encore le libre passage est en principe garanti, sauf à interdire le passage de navires de guerre en zone de conflit.

Ces portes sont souvent le passage d’un monde à l’autre : la Sublime Porte, ou Porte de l’Orient, désignait l’Empire Ottoman, ouverture vers l’Orient et ses mystères.

Au Japon les Tori, sont des portes ouvertes, seule existe l’encadrement, ouvert sur le spirituel

Et on se rapproche de la porte du temple, qui dans le monde maçonnique ainsi que dans tous les mythes sacrés ou religieux devient initiatique. Dans les religions antiques, bibliques égyptiennes grecques, seuls les initiés, grands prêtres, pharaons, auspices, pouvaient passer cette porte ultime. Dans le temple maçonnique certes la porte du temple protège les secrets de la loge, mais et nos Frères et Sœurs apprentis, que nous sommes tous ici, le savons bien, la porte du temple nous donne accès à un nouvel espace que nous appelons sacré, ou nous travaillons avant de retourner, plus proche de notre vérité,  dans le monde profane.

l’initiation maçonnique est un passage, dont la porte différencie le profane du sacré, le dedans du dehors.

Petit aparté :

Si par le passé, la Franc Maçonnerie à ouvert de nombreuses portes, (laïcité, liberté, fraternité…) j’ai le sentiment qu’elle est en repli sur elle même. Où sont par exemple les actions sur l’accueil des étrangers aux portes de l’Europe et de la France? Certes un livre blanc est remis chaque année aux députés, une visite est faite à l’Elysée, un travail est réalisé avec certains candidats aux élections. Mais aujourd’hui c’est dans les média que se transforme la société, et si un effort d’ouverture est fait, c’est surtout pour montrer ce qu’est la Franc Maçonnerie et très peu pour transformer la société. Alors que nombre d’experts en ignorance sont conviés par les médias à s’exprimer sur tout et rien, la Franc- Maçonnerie devrait cultiver et mettre en avant, (dans les média) ses plus beaux esprits

Le sujet principal, j’y arrive :

Quand je pense ou que je réfléchi à une porte, je vois une porte : je l’ouvre, et je découvre un long couloir avec de multiples portes, un peu comme le couloir d’un hôtel. Et chaque porte que j’ouvre s’ouvre, sur un autre couloir identique, et parfois, divine surprise, sur une balcon, ou encore sur une clairière baignée de lumière au sein d’une forêt accueillante. Alors j’avance et là au fond, se trouve une autre porte, et c’est reparti, un nouveau couloir, jumeau du premier, mais chaque porte ouvre sur un monde différent, pas toujours plaisant: parfois la porte s’ouvre sur une nuit noire; vais-je avancer, reculer? où ai-je mis ma petite lumière?

C’est un peu ma vie : je frappe à la porte de la loge, on m’ouvre, je me transforme; je découvre une région , j’y vais, je me transforme encore. Et je peux transcrire ce voyage de porte en porte dans ma vie professionnelle, familiale, amoureuse. Quand une porte s’ouvre, je passe d’un monde à l’autre, ce qui signifie que derrière est un monde, qui certes m’a imprégné, transformé, mais qui reste derrière moi. Chaque porte est un départ, l’arrivée n’existe pas. Peut être suis-je un éternel nomade? ne le sommes nous pas tous un peu?

Et là , avant de refermer cette planche, j’aborde les portes les plus importantes, celles qui, fermées, me limitent. je parle des portes qui se trouvent en moi, dans ma tête, mon cœur ou mon âme, donnez à ce lieu le nom qu’il vous plaira. Mon plus gros travail, notamment ici avec votre aide, c’est d’ouvrir le plus grand nombre de portes, de garder ouvertes celles qui auraient tendance à se refermer, d’entrebâiller celles qui peut-être me font peur, d’allumer la lumière derrière chaque porte. Derrière chaque porte que j’ouvre, je découvre un morceau de moi, un bout de ma vérité, que j’accueille avec plaisir ou déplaisir selon ce que j’y trouve. Chaque planche que mes Sœurs et Frères lisent en loge a le pouvoir d’ouvrir une porte en moi, c’est à dire de nourrir une nouvelle réflexion, ce dont je vous remercie. Il s’agit là d’un voyage intérieur, éternel nomade immobile.

et bientôt j’ouvrirai une autre porte : mon mariage… l’aventure continue…                                                                                            

 J’ai dit

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